Les médias ne cessent d’en parler, son nom a été prononcé par la majorité des français, il tiraille l’opinion publique, … Depuis plusieurs semaines, Alexandre Benalla ne cesse de faire parler de lui, au point d’être à l’origine de deux motions de censure déposées à l’encontre du Gouvernement d’Edouard Philippe.

 

RAPPEL DES FAITS

L’affaire Benalla a éclaté le 18 juillet dernier lorsqu’une vidéo, datant du 1er mai, est apparue sur Internet. Cette vidéo publiée par le journal Le Monde, comportait des images d’Alexandre Benalla, arborant un brassard policier et assénant des coups à des manifestants place de la Contrescapre, à Paris.

C’est dans cette publication que nous avons appris que cet homme était un collaborateur d’Emmanuel Macron. Il était en effet chargé de sa sécurité pendant sa campagne présidentielle, après avoir été aux côtés d’autres personnalités politiques telles que Martine Aubry, François Hollande ou encore Arnaud Montebourg.

Au fil du temps, d’autres éléments ont été dévoilés aux citoyens français : appartements de fonction, voiture avec chauffeur, port d’armes, habilitation « secret défense », grade de lieutenant-colonel à 26 ans … Alexandre Benalla, dont le rôle reste encore indéterminé, bénéficiait d’un train de vie plus que surprenant grâce à des personnalités haut placées qui démentent quant à eux tout avantage quelconque.

Le gouvernement fait face à un véritable scandale qui divise l’opinion du peuple français. Cependant, certains ont su tirer leur épingle du jeu. En effet, Les Républicains et plusieurs partis de gauche (GDR, LFI et Nouvelle Gauche) ont saisi l’occasion de déposer, et ce à un jour d’intervalle, deux motions de censure à l’égard du Gouvernement.

 

EN QUOI CONSISTE UNE MOTION DE CENSURE ?

L’article 49 alinéa 2 de la Constitution met en place la procédure de motion de censure à l’encontre de l’exécutif. En effet, il dispose que « l’Assemblée nationale met en cause la responsabilité du Gouvernement par le vote d’une motion de censure ».

Elle doit être signée par au moins un dixième des députés, et doit donc comporter 58 signatures, sachant qu’un député ne peut être signataire de plus de trois motions de censure.

Une fois cette condition remplie, la motion de censure est déposée, puis notifiée au Gouvernement et au public par le Président de l’Assemblée Nationale. Une fois la motion de censure déposée, s’ouvre un délai de 48 heures à l’issu duquel un débat et un vote ont lieu à l’Assemblée nationale. La volonté étant d’éviter les votes d’émotion. Pour être adoptée, la motion de censure doit recueillir la majorité absolue des votes des députés. Seuls les votes « pour » sont comptabilisés car on considère que les abstentionnistes sont contre l’adoption de la motion de censure.

Conformément à l’article 50 de la Constitution, dans le cas où une motion de censure viendrait à aboutir, le premier ministre devrait déposer la démission du Gouvernement.

 

L’ÉCHEC ATTENDU DE CES MOTIONS DE CENSURE 

Les partis dépositaires de ces motions de censure étaient réalistes sur leurs maigres chances d’aboutir. En effet, le parti la République en marche d’Emmanuel Macron possède 312 sièges à l’Assemblée nationale sur un total de 577 sièges. De plus, les partis MoDem et Les Constructifs, globalement favorables au Gouvernement, possèdent à eux deux 79 sièges. L’adoption de ces motions de censure relevait donc de l’impossible. C’est donc sans surprise qu’elles ont été toutes deux rejetées par l’Assemblée Nationale le 31 juillet dernier.

Cependant, le but poursuivi n’était pas de faire tomber le Gouvernement, mais d’avantage de marquer le coup en soulignant les défaillances de l’actuelle présidence d’Emmanuel Macron. De plus, cela permet d’entretenir la lumière faite sur cette affaire qui incarne pour le moment le seul véritable angle d’attaque à  l’encontre du Gouvernement.